Pourquoi parler d’éducation aujourd’hui ?
Dans un monde frappé par des crises multiples — économiques, sanitaires, climatiques et géopolitiques — l’éducation dans les pays sous-développés devient un enjeu majeur de survie collective. Si dans les pays riches, les débats tournent autour de l’intelligence artificielle et de l’enseignement hybride, ailleurs, des millions d’enfants se battent encore pour avoir un cahier, un banc, ou simplement une école. Cette fracture éducative, loin d’être un simple retard de développement, devient un facteur aggravant des inégalités mondiales. En 2025, le droit à l’éducation est encore un privilège pour trop d’enfants.
Une réalité contrastée sur le terrain
Des chiffres qui parlent
- 244 millions d’enfants et d’adolescents ne vont pas à l’école (UNESCO, 2024).
- En Afrique subsaharienne, 1 enseignant pour 50 élèves en moyenne.
- Moins de 30 % des écoles rurales disposent de l’électricité.
Ces chiffres traduisent un manque cruel d’infrastructures, de ressources humaines et de soutien politique. Des classes surchargées, des enseignants non formés, et des écoles à ciel ouvert sont le quotidien de nombreux enfants en zones rurales ou périurbaines.
L’influence des crises récentes
Les pays sous-développés subissent de plein fouet les effets des bouleversements mondiaux. La pandémie de COVID-19 a provoqué la fermeture prolongée d’écoles dans des contextes déjà fragiles. La guerre en Ukraine a déstabilisé l’économie mondiale, entraînant une inflation des biens de première nécessité, dont les fournitures scolaires. Le dérèglement climatique, quant à lui, rend certaines zones littéralement inhabitables, forçant les familles à migrer et les enfants à abandonner leur scolarité.
Témoignage du terrain : Madagascar
À Madagascar, plus de 1 million d’enfants ne sont pas inscrits à l’école primaire, d’après l’UNICEF. Le passage de plusieurs cyclones en 2023-2024 a détruit des centaines d’écoles. Malgré les efforts du gouvernement et des partenaires, la reprise est lente, notamment dans les zones enclavées du Sud, où la sécheresse rend l’accès à l’éducation encore plus difficile.
Entre obstacles et espoirs
Des solutions innovantes émergent
Malgré les difficultés, de nombreuses initiatives montrent que le changement est possible :
- Les classes mobiles (bus scolaires, tentes-écoles) permettent de maintenir la scolarité dans les zones de crise.
- Des plateformes éducatives accessibles sans internet, comme Kolibri ou Rumie, sont déployées dans plusieurs pays.
- Le recours aux enseignants communautaires, souvent bénévoles, permet d’assurer une présence éducative minimale là où l’État est absent.
L’importance d’un engagement global
Investir dans l’éducation n’est pas qu’une question d’altruisme : c’est un impératif pour la stabilité mondiale. Selon la Banque mondiale, chaque année de scolarité supplémentaire augmente en moyenne le revenu individuel de 10 %. Et une population instruite est moins sujette aux extrémismes, aux migrations forcées et à l’instabilité politique.
Conclusion : Le futur du monde se joue dans ses écoles les plus oubliées
Trop souvent, l’éducation dans les pays sous-développés est perçue comme un problème lointain. Pourtant, c’est un défi mondial qui appelle une réponse collective. Gouvernements, citoyens, entreprises et ONG ont tous un rôle à jouer. Investir dans l’éducation aujourd’hui, c’est planter les graines d’un avenir plus juste, plus sûr et plus prospère. Ne laissons pas une génération être sacrifiée faute d’action.